samedi 14 septembre 2013

La Réunion, Terre d'abondance ?

Vu de la Métropole où de l'hémisphère Nord, la Réunion apparait souvent comme le paradis des fruits, une terre où règne l'abondance été comme hiver. Il faut y vivre et considérer le fruit comme un aliment repas pour constater que la variété des fruits locaux n'est pas au rendez-vous, sinon pourquoi en importerait-on autant ? Faisons une petite rétrospective de ce que l'on peut trouver en cette saison d'hiver austral :


- les agrumes : ce sont les fruits phare de l'hiver austral. ZANZIBAR, DANCY, TANGOR, THOMSON et j'en passe. La saison s'étend de mai à octobre et les prix sont très raisonnables entre 1 et 1,5 euros le kilo. C'est donc le moment d'en faire une cure car ce sont pratiquement les seuls fruits abondants sur les marchés. A savoir : ces fruits locaux n'ont pas l'apparence de ceux en provenance d'Egypte ou d'Israël, et pour cause, ils ne sont pas traités après récolte. Certains producteurs vont même jusqu'à déclasser les agrumes qui à l'état naturel ont la peau marron. Ils ne sont tous simplement pas traités et par expérience ce sont les meilleurs. Malheureusement, ils n'attirent pas les foules, les clients étant plus attirés par de beaux fruits à la peau d'un orange lustré.

sapote
Parmi les autres fruits d'hiver on trouve aussi :
- les coeurs de boeuf à la chair crémeuse et très sucrée,
- les sapotes noires ou caca poule délicieuses lorsqu'elles sont bien mûres ;
- les bibasses au petit goût d'abricot,
- les jujubes qui consommées vertes font penser à la pomme,
- les goyaviers à 1euro la toute petite barquette (aie !),
- et.... c'est à peu près tout.

Bref, cela paraît peu d'autant plus que ces derniers fruits cités se vendent entre 3 et 6 euros le kilo. Les productions ne sont pas très abondantes, certaines proviennent même de récolte "la cour" ou familiale. Pour certains ils constitueront une gourmandise occasionnelle, pour d'autres, comme moi, ils représente le budget "viande" que je ne dépense pas.

Je n'ai pas parlé des ananas qui sont présents en hiver mais tellement insipides comparés à ceux d'été. Il y a aussi les fraises qui se vendent à prix d'or car la production n'a pas été au rendez-vous cette année.

Une belle trouvaille : le JABOTICABA
Au détour du marché, ce fruit a attiré mon attention. Une grosse cerise noire au goût sucrée et acidulé. Le maraîcher possède peut-être l'unique spécimen dans le Sud de l'Ile. Là encore, la Réunion prouve qu'elle est une excellente terre d'accueil. Le JABOTICABA se cultive au Brésil, le fruit pousse à même le tronc, en abondance (mais au bout de 10 ans quand même). C'est un excellent fruit car bourré d'antioxydants plus que le raisin, d'autant plus qu'il n'a subi aucune modification génétique et traitement chimique.

Des apprentis sorciers agréés par l'Etat introduisent des variétés fruitières pour leur commercialisation qui se révèlent sans intérêt nutritif ou gustatif. Je pense aux kakis ou aux melons insipides quoiqu'on en dise (allez les manger dans leur région de naissance et vous verrez la différence). Pendant ce temps, les fruits lontan désertent peu à peu les marchés et les cultures. En été, les fruits locaux ne sont guère plus variés, si ce n'est plus sucrés. Et quand il y a abondance, plus personne ne les ramasse car ce n'est plus rentable (letchis, mangues...).

Bref, pour l'abondance, on repassera.

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